Etape 19
17 juillet 2013
Tartu - Kallaste (Estonia)
Sur les traces de Jules Verne
Valentin :
Après une nuit courte à Tartu, nous partons ce matin vers le lac Peïpous à Kallaste.
Nous n’avons pas parcouru 200 mètres que mon papa s’arrête et regarde sous ma carriole, quelque chose ne va pas. Déjà hier soir il y avait régulièrement un bruit de frottement sous ma carriole, et ce matin cela recommence.
Le fond de la remorque traine par terre et comme dit mon papa si on ne fait rien je vais finir assis sur la route. Elle est déjà pas mal abimée en dessous.
La solution serait de réussir à remonter un peu le fond afin qu’il ne traine plus par terre.
Mon papa se gratte la tête puis a une idée pour régler se problème. Il démonte les roues et passe à l’intérieur de ma carriole un élastique de par et d’autre du châssis qu’il va tendre au maximum en le passant dans les guides où se trouvent déjà les sangles qui solidarisent châssis et habitacle.
On remonte tout et on repart. Cela à l’air de marcher, le fond de ma carriole ne frotte plus la route. Il est déjà 12h30 et nous quittons à peine le centre de Tartu pour une étape de 49 kilomètres.
La sortie de la ville est très agréable, belle piste cyclable roulante dans un cadre de verdure. Par moment on se croirait revenu au Denmark. Cela ne dure pas, la piste cyclable se termine et la l’EuroVélo R1 nous ramène sur la route de Narva ville frontière et point d’entrée avec la Russie pour se rendre à Saint Petersbourg.
Au bout de quelques kilomètres nous bifurquons sur la droite pour prendre une route secondaire qui va nous amener à Kallaste.
La journée est agréable, il fait beau et nous traversons une forêt Estonienne. Point de loup ni d’ours à l’horizon.
Nous rentrons dans Alatskivi petite bourg proche du lac Peïpous qui possède un magnifique château de type Ecossais. Nous nous arrêtons pour prendre le temps d’une visite.
Nous sommes pratiquement arrivés, et sur notre droite nous apercevons depuis un ou deux kilomètres le lac.
Nous entrons dans Kallaste, un monsieur pas très jeune en vélo voit que nous cherchons quelque chose. Il nous fait signe de le suivre et nous amène directement à notre hôtel sans qu’on est besoin de lui dire quoi que ce soit.
Surprise, c’est une maison d’hôte en bois au bord du lac Peïpous. Le cadre est vraiment très reposant. Il y a même une plage de sable au pied de la maison.
Titi va se baigner, l’eau n’est pas très froide.
Notre chambre a une vue imprenable sur le lac. Il est immense, en face c’est la Russie mais nous ne voyons même pas les côtes. Nous avons l’impression d’être sur la mer Baltique tellement il est grand.
Nous faisons bien-sûr quelques photos du lac avec une pensée pour Gosloup grand spécialiste de jules Verne qui nous a indiqué qu’un de ses romans commence au lac Peïpous.
En prenant un petit apéritif sur la pelouse de la maison face au lac, on lie connaissance avec 2 jeunes ingénieurs suisses de Berne très sympas. Ils voyagent en routard sac à dos et arrivent de Moscou et Saint-Pétersbourg et se dirigent sur Tallinn. Comme d’habitude dans ces rencontres nous partageons nos aventures respectives. Nous avons passé un très bon moment pendant près de 3 heures.
La journée s’achève, cette étape restera comme un excellent souvenir de notre parcours 2013.
Maman :
Très bonne journée aujourd'hui. Nous avons pédalé 49 kms dans la campagne Estonienne de Tartu a Kallaste sur bord du Lac Peïpous. Nous avons traversé énormément de champs de blés (jaune or) de genets (jaune poussin), des champs en friche (vert)... Sur une route un peu vallonnée.
A un moment, ils étaient en train de refaire la route sur 2kms du coup nous sommes passé sur du gravier, ce n'était pas très rassurant car on pouvait se prendre des cailloux dans le visage, surtout Titi, par les voitures qui passaient vite.
Au passage, nous avons visité un château, le château de Alatskivi, il évoque les Highlands écossaises (tourelles blanches et toiture de style baronnial). Il ressemble au château anglais de Balmoral. Il y a à l’intérieur une exposition sur Eduard Tubin grand compositeur et chef d'orchestre Estonien. Titi a pu nous faire un petit concerto sur tous les pianos du château, il se débrouille bien. Bon placement des doigts avec douceur et grâce. Peut-être un futur musicien ce Titi....
Nous sommes arrivés à Kallaste vers 18h. Kallaste est la première ville qui a accueilli au 18eme et 19eme siècle les vieux croyants russes qui sont un groupe d'orthodoxes persécuté pour avoir refusé de suivre les réformes liturgiques de 1666 et sont venus trouver refuge sur les rives occidentales du Lac Peipous.
C'est une ville tranquille, il n'y a presque rien à faire.
Notre hôtel donne sur le Lac Peïpous ainsi que notre chambre (frontière entre l'Estonie et la Russie) qui est le 4ème lac d'Europe par la taille. Jules Verne le nomme dans l'un de ses romans mais je ne sais pas lequel ; a demander à Goloup.
Il y a une plage avec du sable fin en dessous de l'hôtel et on se croirait plutôt à la mer qu'au bord d'un lac. On a mis les pieds dans l'eau, elle est froide sur le coup mais on s'y habitue rapidement. Par contre Valentin s'est carrément baigné.
Valentin aime bien cet endroit, il s'amuse comme un petit fou, il a trouvé des jouets pour enfants et joue au ballon avec des jeunes Suisses avec qui Kikinou a sympathisé.
Ce soir pas de restaurant, nous nous préparons à manger dans l'hôtel.... Un plat de pâte... Il n'y a pas de restaurant dans ce village.
Nous pouvons admirer la tombée de la nuit sur le lac, c'est vraiment très joli encore beaucoup de couleur rose.
A 1h00 du matin il faisait encore jour lorsqu’en regarde en direction du Nord. Il est 3h00 du matin et il fait à présent jour.
Demain retour sur Tartu ou nous prendrons le bus de 22h45 pour St Petersburg, arrivé vers 6h40, en espérant pouvoir le prendre... Une nouvelle bonne expérience à vivre pour Titi : dormir dans le bus.
Donc pas de commentaire demain soir.
Les photos ici
Etape 20
18-19 juillet 2013
Kallaste (Estonia) - Tartu (Estonia) - St Petersbourg (Russia)
Hep taxi !
Valentin :
il va nous manquer 2 jours pour atteindre la ville frontière de Narva pour notre deuxième entrée en Russie, en train cette fois-ci. Pas trop de regret car pour faire la dernière partie Russe à vélo nous aurions été obligés de faire une étape de 152 kilomètres. Les Russes n’autorisant pas de d’arrêt jusqu’à St Petersbourg.
Nous allons revenir sur la ville Tartu pour essayer de prendre un bus direct sur St Petersbourg.
Voici donc que nous nous apprêtons à faire la dernière étape à vélo de ce périple 2013. Une cinquantaine de kilomètres pour finir et ensuite échappée belle sur St Petersbourg en bus…
Le départ de Kallaste est vraiment difficile car l’endroit est agréable, calme, en pleine nature. Un petit détour par le magasin du village pour prendre de l’eau. A la sortie du magasin le pneu arrière droit de ma carriole à rendu l’âme. Vous savez, c’est celui que mon papa avait bricolé en Pologne. Nous voilà, du moins on l’espère, à faire face à nos derniers ennuis mécaniques. Mon papa sort une chambre à air et un pneu neuf. Démontage, remontage mais le gonflage pose un problème. Cette chambre à air fuit par la valve dès qu’elle commence à avoir de l’air dedans. Ne voulons pas tout démonter à nouveau, mon papa insiste. Un monsieur pas très jeune vient nous voir pour apporter son aide. Il va chercher une pompe beaucoup plus puissante et hop, le tour est joué. Il y a plus d’air qui entre qu’il n’en sort et le pneu est gonflé
Cette péripétie nous fait quitter Kallaste à 13h30.
Une étape sans histoire avec de belles couleurs sur la terre et dans le ciel.
Arrivée vers 17h30 à Tartu, nous faisons quelques photos et nous nous posons au soleil sur une terrasse jusqu’à 20h30.
Direction la station de bus, la pression commence à monter du côté de maman. Nous allons tout démonter pour nous donner un maximum de chance d’être pris dans le bus avec les vélos et la carriole. Ce soir pas de plaisanterie entre ma maman et mon papa sur l’idée d’un refus du chauffeur et d’avoir à tout remonter. Le bus arrive à 22h40 et en cas de refus pas d’hôtel réservé ce soir…D’autant que la pluie s’est mise à tomber très fort.
Le bus arrive, un des 2 chauffeurs descend, donne les bagages des passagers qui sont arrivés. Le chauffeur ne nous regarde pas, fait comme si nous n’existions pas mais jette du coin de l’œil un regard sur nos vélos démontés et rangés. Mon papa va le voir et lui parle, dans un premier temps le chauffeur fait un signe négatif de la tête. Là on ressent bien tous les 3, comme dit Youyoum, qu’il se fait son petit pouvoir sur nous. Mon papa ne lâche rien et joue la carte nous ce n’est pas grave mais mon fils comment fait-on sous la pluie avec aucun hôtel ce soir pour dormir.
Magnanime finalement il accepte. Il ouvre une soute, elle est vide, complètement vide ! Cela confirme bien que ces chauffeurs à qui on a donné ce pouvoir en usent et en abusent. Un conseil, définitivement, dans ces pays le bus est a oublié si vous êtes à vélos, beaucoup trop aléatoire.
Le plus important pour nous est que nous soyons dans ce bus.
Nouvelle expérience pour moi, dormir dans un bus. Ce n’est pas très confortable mais comme je ne suis pas très grand, avec la tête sur les genoux de mon papa je tiens sur la largeur du siège.
Nous arrivons à la frontière, même cinéma que pour le territoire Russe de Kalininka.
Il est 1h00 du matin toutes les lumières du bus s’allument un policier Estonien monte et prend les passeports de tout le monde. Bien sûr il réveil adultes comme enfants. Il repart et on le reverra qu’une heure après, il nous rend nos passeports. Le bus repart, il fait 50 mètre, un policier Russe monte, à nouveau on montre nos passeports mais il ne fait que les regarder. On repart pour une centaine de mètres et là tout le monde doit descendre du bus, enfants compris. Je dors à moitié dans les bras de mon papa. On rentre dans une salle et un par un on passe devant le policier qui vous regarde, enregistre et met le tampon sur votre passeport. Pendant ce temps le bus a été fouillé et nous attend de l’autre côté du bâtiment. Lorsque le policier daigne nous donner son feu vert nous montons dans le bus et repartons encore pour 50 mètres et un dernier contrôle de nos passeports par un dernier policier Russe qui est monté dans le bus.
Il est 3h00 du matin nous pouvons continuer notre route.
Nous serons à St Petersbourg vers 6h30 locale soit +2 heures qu’en France. Nous avons sympathisé avec des canadiens. Lui est d’origine Russe et elle vraiment Canadienne mais parle parfaitement le Russe.
Nous voyons avec tout notre barnum la canadienne parle à mon papa et lui propose de négocier avec un taxi le prix de la course jusqu’à notre hôtel. Impossible de prendre le métro avec nos bagages.
1500 roupies ou 40 euros pour 2 taxis, se sont des berlines et tout ne rentre pas dans un seul taxi, et puis l’hôtel n’est pas très proche du lieu où on est. Notre Canadien trouve cela un peu cher mais nous n’avons pas trop le choix.
En fait en Russie, pour ceux qui ne le saurait pas, il y a les taxis officiels et les autres. Nos taxis ne sont pas plus taxis que mon papa ou ma maman. Pas de compteur, ils enlèvent leur enseigne jaune du toit dès qu’ils transportent des passagers pour éviter des problèmes avec la police.
Nous voilà partie avec nos deux lascars moi avec ma maman et mon papa avec l’autre trompe la mort. On s’aperçoit très vite qu’ils ne connaissent pas parfaitement St Petersbourg. Ils se perdent, roulent vite et sont toujours avec leur portable collé à l’oreille. Ils nous amènent dans une banlieue genre l’Ariane, ce n’est pas là, forcément…on repart. Si au début ils avaient tous les deux un large sourire avec cette pêche miraculeuse qu’ils venaient de faire avec nous, ils souriaient moins au fils des minutes et du temps qui passait. Le chauffeur de mon papa essaye pendant le trajet de renégocier la course à 60 euros. Mon papa refuse catégoriquement.
Enfin au bout de trois quart heure nous voilà devant notre hôtel. Contrairement à notre chauffeur à nous, le chauffeur de mon papa est plus gourmand. Voyons que mon papa ne lâche rien à 60 euros, il demande 50 euros. Mon papa lui dit, au début tu proposes 40 euros ensuite tu te perds et tu réclames plus. Nous ce n’est pas notre problème, alors je vais te donner 45 euros et c’est tout. Affaire conclue, nos deux lascars repartent avec un large sourire preuve qu’ils ont fait une belle affaire.
Au fond nous aussi on n’est pas perdant dans l’histoire.
Encore une aventure pas commune qui restera longtemps dans nos mémoires.
La nuit très courte ne nous empêchera aujourd’hui de partir à la découverte de cette magnifique ville. Mon papa et ma maman ont décidé de revenir à l’hôtel en début d’après-midi pour que je me repose un peu.
Maman :
Je me suis couché assez tôt ce matin, il devait être 3 heures du mat in et j’ai été surprise de voir que le jour était de retour (Photo). En fait il n’y a pas vraiment de nuit en cette période. Vers minuit on est dans la pénombre et à partir d’une heure du matin le jour se lève. C’est assez déconcertant car on n’a pas envie d’aller se coucher. Donc à 3 heure, j’ai pu admirer le lever du soleil sur le lac Peïpous, tout à fait magnifique, encore de très belles couleurs roses, bleu, grises…
Nous avons fait le même trajet qu’hier mais à l’envers : Kallaste – Tartu.
Du coup nous avons pu prendre un peu de temps le matin, car on connaissait déjà le parcours et on savait qu’on irait assez vite. Nous avons donc pris le temps d’aller voir les roches rouges de Kallaste qui plongent dans le lac. Cette pierre rouge s’effrite assez facilement et ça forme des trous comme des grottes à l’intérieur de la roche. Ca m’a fait penser à la sablière du Vercors la même pierre.
On a fait très vite pour rejoindre Tartu, on a pratiquement fait 30Kms d’un coup
avant de faire une pause déjeuné. Sur la fin j’ai eu un peu de mal, avec le vent
de face j’avais du mal à avancer et à rattraper Kikinou et Titi. A 17h30 on était
à Tartu, on a pu en profiter pour faire un peu de tourisme et voir la place principale
de la ville avec sa jolie fontaine ou danse des amoureux sous la pluie…
Tartu est la ville étudiante de l’Estonie, c’est dans cette ville qu’est né le drapeau
du pays imaginé par un groupe d’étudiants.
Après un bon repas, nous sommes partis à la gare routière pour démonter les
vélos et espérer pouvoir monter dans le bus pour St Petersburg. Le chauffeur
nous laisse monter, grand soulagement pour ma part. Direction St Petersburg
la magnifique, au petit matin, passage à la frontière vers 3h, changement de
chauffeur, ce ne sont pas les mêmes qui partent de Riga qui vont jusqu’à
St Petersbourg.
Dormir dans le bus n’est pas du tout pratique, c’est comme dans l’avion pourtant
ces bus sont très confortable (mieux que dans l’avion), nous avons de la place
pour les jambes, les sièges se couchent bien….mais on a quand fait une nuit
blanche et on a pu encore admirer que le soleil ne se couche pas vraiment de
ce cote du monde en été. Ca veut dire que l’hiver ils ne doivent pas beaucoup
voir le jour.
Nous sommes arrivés à St Peterbourg à 6h30, il faisait un froid de canard,
la pluie avait du tomber toute la nuit et les nuages étaient en train de partir.
Nous prenons des taxis folkloriques pour nous rendre à l’hôtel et oui ça y est les
vélos sont rangés….
Nous pourrons avoir notre chambre qu’à partir de 13h mais nous pouvons laisser
les sacs en attendant dans le hall de l’hôtel. Les St. Petergeois ne parlent pas
très bien anglais aussi. Du coup pour discuter avec la réceptionniste de l’hôtel,
nous communiquons grâce au traducteur de google. Priorité prendre un petit
déjeuné, puis nous décidons d’aller visiter un peu la ville. Du coup nous avons
gagné une journée par rapport à notre planning de départ. Comme dans chaque
grande ville, nous prenons le bus city tour où on peut bénéficier des explications
sur la ville et voir les principaux monuments. Cela nous permet de cibler ce que
l’on visitera les 2 jours prochains. On a profité du bus aussi pour faire une petite
sieste.
Nous essayerons donc de visiter la magnifique cathédrale orthodoxe St Sauveur
qui ressemble un peu à celle de Nice avec ses bulbes mais en 2 fois plus grande.
Bien évidemment le palais de l’Ermitage (palais des tzars) ou l’on peut trouver
des peintures de tous les grands peintres. Et puis la forteresse Paul et Pierre ou
dans l’église sont enterrés tous les Romanov.
Nous avons ensuite passé la plus grande partie de l’après midi dans chambre
pour nous reposer de la nuit fatigante dans le bus avant d’aller manger un diner
Russe :
Soupe borchtch, à base de betterave ou ils rajoutent plein d’autres légumes
(pomme de terre, carotte, haricot….). Je l’ai mangé chaude et Kikinou la version
froide.
Nous avons aussi goûté aux Raviolis appelés Varienniki, fourrés à la pomme
de terre et à l’aneth.
Les photos ici