19 août 2016
Svishtov (Bulgaria) - Giurgiu (Romania)
Au revoir Bulgarie
Valentin
Ce matin nous quittons la Bulgarie et nous n'y reviendrons pas cette année, sauf modification de notre parcours à la dernière minute. Nous allons parcourir nos 64 kms du jour sous la pluie comme depuis 2 jours, ce qui ne réjouit personne.
Présent à 9h15 au port pour un passage à 10h00 nous embarquerons vers 10h45. La cause de ce retard n'est pas lié au ferry-boat mais à la police des frontières Bulgare qui contrôle avec minutie 5 camions immatriculés en Turquie. Il semble que des consignes strictes soient en vigueur avec cette vague de migrants.
Maman n'est pas très en forme et ce plein de manque de force dans les jambes. Une journée difficile en perspective pour elle.
Sur le bateau le chauffeur d'une fourgonnette aménagée en camping car vient vers nous. Il est très intéressé par notre équipage, demande à faire des photos avec les enfants dans la carriole. Il s'inquiète de l'âge d'Alizée. Il voyage avec sa famille, femme, parents et un enfant de 13 ans. Ils sont polonais et font un tour de l'Est de l'Europe pour remonter ensuite en Russie. Dans la discution il nous déconseille formellement la rentrée sur Bucarest en vélo, ville très chargée en voiture et camions qui roulent vite et ne respectent pas les 2 roues. Il explique qu'a chaque fois qu'il est allé dans cette ville il a eu un petit accrochage avec son véhicule. Silvia nous a déjà fait la même recommandation hier. C'est donc décidé, changement de programme nous ferons l'étape de demain Giurgiu-Bucarest en train. Papa n'est pas ravi de ce choix mais pas question de mettre jeu la sécurité de chacun de nous.
Le contrôle au poste frontière Roumain de l'autre côté du Danube est également plus strict que nos précédents passages. Nous nous rapprochons de la mer noire et on sent plus de rigueur chez ces policiers.
La pluie, après une petite pose, redouble d'intensité. Nous nous arrêtons dans une station service sans aucune voiture et pour cause elle en rupture d'essence. Image assez insolite de nos vélo arrêtés à la hauteur des pompes à essence. Nous échangeons avec la jeune fille, Giorgina, qui tient seule cette station. Elle a un membre de sa famille qui vit et travail à Lyon.
La pluie se calme un peu et après une traditionnelle photo avec elle nous repartons. Maman n'est pas à la fête derrière, elle semble souffrir. Nous subissons une attaque
de chien errants sans conséquence grâce à nos sifflets. Nous décidons de faire notre pause déjeuner dans un abri bus de campagne. La météo nous épargne le temps de notre collation puis le ciel
déversent à nouveau son trop plein d'eau.
Encore un effort et nous rentrons dans Giurgiu à la recherche de notre lieu de repos, un vieil hôtel bien défraîchi où papa pourra rentrer vélos et remorque dans le salon.
Direction la gare à pied pour papa, histoire de valider les horaires de demain matin pour Bucarest, mais surtout être sûr que nous pourrons y charger nos vélos.
Pas de train direct et un changement de 30mn compromet notre projet qui est définitivement noyé (de circonstance vu le temps !) lorsque la guichetière s'aperçoit que le train en correspondance
n'accepte pas nos bicyclettes.
Papa dégaine le plan B, en venant à la gare ferroviaire il a remarqué tout proche une gare routière. Il s'y rend directement explique, s'agite et trouve un bus et même deux. 6h30 ou 7h10, c'est tôt
mais on va éviter le plan C et la rentrée à vélos dans Bucarest.
La soirée se finira dans un snack branché à manger un énorme hamburger avec des frites et en plus pour papa et maman une énorme bière blanche. Quant à ma petite sœur elle se fera une copine Roumaine
et jouera avec elle sur les banquettes.
Alizée
Aujourd'hui,nous sommes partis tôt 9:15, on était sur les velos, direction la Roumanie définitivement, par le ferry. Il était prévu à 10h, mais le temps que les camions qui venaient de Bulgarie descendent du bateau, qu'ils passent la douane et la pesée pour le montant de la taxe qu'ils ont a payer, il s'est passé une 1 heure. C'étaient des camions Turcs et tout est contrôlé.
C'était intéressant de voir comment s'organise la vie dans un port. On a observé les camions qui venaient déposer les céréales dans une benne. Une grue les transportaient après dans la péniche.
Durant la traversée, nous avons discuté avec un polonais très intéressait par nos vélos et qui nous a donné du chocolat à Titi et moi. Il nous a aussi déconseillé comme Silvia de faire l'entrée de
Bucarest demain en vélo. A chaque fois qu'il est allé à Bucarest il a eu un petit accrochage.
Nous avons donc commencé à pédaler à 11h30 et sous la pluie...
La population est vraiment très accueillante. Dès que l'on passe dans un village, les enfants accourent pour nous crier des "Hallo, how are you ?" Et nous taper dans les mains. Certaines personnes
nous demandent de leur donner le vélo de Titi puisqu'il ne pédale pas tout le temps. Il y a même une personne qui s'est arrêté sur le bord de la route pour discuter 5 minutes avec nous, c'était un
roumain qui travaillait en Allemagne et qui nous a pris pour des Allemands comme beaucoup d'autres personnes....
Nous avons fait la rencontre d'une personne qui tient une pompe essence, et qui nous a permis de nous abriter lorsque la pluie était trop forte. Très gentille personne avec qui nous avons un peu
échangé.
À part cela, la route a été longue pour maman et fatiguante, 64kms quand même sous un temps pas terrible et un paysage quelconque. Elle avait mal aux jambes et l'impression de ne pas avancer.
Nous sommes arrivés à Giurgiu à 17H30. Giurgiu est bâtie sur la rive gauche du Danube, face à la ville bulgare de Roussé (Ruse). Les deux villes sont reliées depuis 1954 par un pont routier et
ferroviaire, qui est aussi le principal point de passage entre les deux pays. Ce pont est appelé le pont de l'amitié il est le plus grand pont d'acier en Europe. Malheureusement, nous ne pourrons
aller visiter Roussé qui est l'une des plus belles villes de Bulgarie. Elle s'enorgueillit d'une imposante architecture d'influence austro-hongroise, au point que la cité n'est pas sans évoquer
Vienne. Plusieurs musées et les ruines d'une forteresse romaine dominant le Danube témoignent de son riche passé.
Pendant que maman me lavait dans la chambre, papa est allé prendre des renseignements à la gare des trains pour savoir quel train on devait prendre le lendemain pour Bucarest. Il revient est nous dit
que finalement ça ne sera pas le train mais le bus à 7h10 (un peu trop tôt pour moi)... Et le chauffeur accepte les velos....
Nous sommes ensuite allés manger, on s'installe dans un restaurant (plutôt italien) qui nous dit 20 minutes après qu'il y a 2 heures d'attente à cause du monde. On décide de changer d'endroit. Le
restaurant suivant, c'est plutôt une brasserie branchée, on mange en hauteur sur des gros tonneaux. Le cadre est sympa... Et je me fais même une petite copine du même âge que moi et qui était
endimanché : petite robe à fleurs avec collant blanc et chaussure noire laqué. Pourtant, ses parents étaient habillés décontractés. Je me suis bien amusée à courir dans tous les sens.
On n'a pas mangé Roumain mais plutôt américain : hamburger et frites.
En rentrant dans l'hôtel, maman a chuté dans l'escalier avec moi dans les bras, elle s'est rien fait de grave juste un gros bleu sur les genoux ( j'espère que ça ne va pas la gêner pour faire du
vélo) et moi j'ai eu peur et rien de méchant aussi seulement une dent un peu amoché mais ça ne se voit pas...
Je n'ai pas pu faire de toboggan aujourd'hui, dommage.
Par moment je sature un peu de toutes ses personnes qui s'approchent de moi, me touchent, me parlent, etc... Comme je ne les connaît pas et je leur dit "arrête Madame ou arrête Monsieur" mais ils ne comprennent pas et ils continuent....
20 août 2016
Giurgiu - Bucarest (Romania)
En transit
Valentin
5h00 maman est déjà debout , ce sera 5h30 pour papa et 5h45 pour Alizée et moi. Il s'agit d'être à la gare routière 1/2 heure avant. Pour ne pas prendre de risque nous y
serons dès le premier départ.
Surprise mais pas des meilleurs puisque le bus de 6h30 et même celui de 7h10 sont trop petits pour avaler dans ces soutes notre équipage.
Une dame présente avec un chauffeur de bus nous assurent que le bus de 9h40 est suffisamment grand pour prendre nos vélos.
Plus de 3h d'attente, ce qui fait râler maman ce n'est pas l'attente mais le petit-déjeuner que nous n'avons pas pris ce matin dans notre palace (...)
Enfin le bus arrive, effectivement il est assez grand et nous pouvons rentrer les vélos dans les soutes. Le transport en bus avec vélos est beaucoup plus facile avec les chauffeurs roumains que ce
nous avons pu vivre il y a 3 ans dans les Pays Baltes. Par contre nous devons nous même rentrer et ranger au mieux le matériel dans le bus. C'est comme cela ici, personne ne t'aide il te faut être
autonome.
La trajet est assez rapide puisque nous ne sommes qu'à 60 km de Bucarest. Le chauffeur moyennant 30 Lei supplémentaires environ 7 euros, de la main à la main, nous évitera le dédale des rues de la capitale pour nous déposer à 500 mètres de la gare du Nord, pas celle de Paris bien sûr.
Il est 13h00 quand nous prenons possession de notre appartement juste à côté de la gare. L'appartement petit et moche se trouve dans un immeuble très vieux avec un ascenseur également petit d'après guerre, et je suis rentré dedans !! Quant à papa, il a monté les vélos et la carriole au 3ème étage dans cet escalier en colimaçon en pestant auprèsde maman sur ce choix d'hébergement. Une fois sur le palier il a fallut trouver une place pour chaque chose sans trop encombré notre circulation. On a eu l'impression de dormir dans un garage à vélo ! Pour sa défense les quartiers d'une grande ville autour des gares sont très souvent pourris.
Nous avions eu la même aventure à Hambourg.
Bucarest n'est qu'un transit nous ne resterons que la journée pour repartir demain matin pour Constanta puis nous ferons une courte étape à vélo qui nous amènera Cordu. Toujours aussi compliqué en train nous prendrons encore une fois le bus comme aujourd'hui pour nous rendre sur les bords de la mer noire.
En attendant direction le Parlement ex-Palais de Ceausescu le Dictateur Roumain déchu à la fin des années 80. On l'appelle aussi aujourd'hui la maison du peuple. Ce bâtiment est hallucinant par ses dimensions. Je laisse le soin au texte suivant d'entrer un peu plus dans le détail de ce monument. Nous ferons la connaissance d'un étudiant Chilien qui voyage en Europe pendant les 2 mois d'été, il qui nous accompagnera dans notre visite
Nous commençons à fatiguer depuis ce matin et ce bâtiment sera notre seule visite de cette capitale.
Retour à pied et repas dans l'appartement avec nos traditionnelles pâtes.
Alizée
Levé 5h pour aller prendre le bus à 7h10. Lorsqu'on arrive à la gare routière, s'aperçoit que le bus est trop petit. Le chauffeur nous dit que le bus de 9h40 est un plus grand bus. Nous attendons donc pendant 3h00, c'est long. Nous donnons des gâteaux aux chiens errants de la gare routière.
Lorsque le bus arrive, il est effectivement plus grand et tous les velos et la carriole rentrent dans la soute du bus.
C'est partie, pour 1 heure de trajet. Je joue avec Doudou à la maman. L'entrée dans Bucarest n'a pas l'air si difficile finalement, on aurait pu le tenter en vélo.
Lorsqu'on arrive au terminus, le chauffeur nous demandent où l'on va exactement, on lui dit Gare du Nord, il nous propose de nous y emmener directement.
Arrivé, à la gare on cherche notre studio. C'est en face de la gare dans un vieille immeuble. Il n'y a pas d'endroit pour mettre les vélos, on doit les mettre carrément dans l'appartement. Les
ascenseurs étant vieux et petit, papa monte un à un vélos et carriole dans l'appartement qui est au 3eme étage. Papa n'est pas ravi de l'endroit, c'est vieux et miteux. Après le bain de Titi, toute
l'eau est remontée par le siphon et a fait une véritable inondation dans la salle de bain....
Après notre installation, on part à la gare se renseigner sur les trains du lendemain pour partir vers Constanta, ville sur la mer noire. Il n'y a plus de place pour les vélos dans le train. Une
personne nous propose de nous emmener en mini-bus privé en nous disant que le train c'est cher et nous demandant 600 Lei (150€), c'est une arnaque mais on accepte car on n'a pas d'autres choix.
On part enfin à la visite de la ville, l'objectif est de voir le "parlement" ou "maison du peuple" pour les Roumains. En chemin, on passe devant la gare routière, et on
demande s'ils nous prendraient avec nos vélos, ils acceptent, on annule donc avec le monsieur du mini-bus.
Nous demandons notre route pour le parlement à un jeune homme qui a un gps. Il nous propose de faire la route ensemble. Il est chilien et voyage pendant quelque mois en Europe.
Le parlement est le 2eme bâtiment le plus grand du monde après le Pentagone, construit par le mégalomane Nicolae Ceausescu. Il a une surface au sol de 45 000 m2 et 350 000 m2
habitables. Il mesure 270 sur 240 mètres, pour une hauteur de 86 mètres. Il contient 1 100 pièces réparties sur 12 étages.
Sur une colline largement arasée, connue sous le nom de « Dealul Spirii » (Butte de Spirea), le palais s'élève à partir de 1984 dans un style néo-classique. Sa construction nécessite un
million de mètres cubes de marbre extrait de la région de Rușchița en Transylvanie. Ceaușescu souhaite alors regrouper dans un seul bâtiment, les quatre plus grandes institutions du pays :
* la présidence de la République (« Președinția Republicii ») ;
* la Grande Assemblée nationale (« Marea Adunare Naționalǎ ») ;
* le Conseil des ministres (« Consiliul de Miniștri ») ;
* le Tribunal suprême (« Tribunalul Suprem »).
Des bâtiments résidentiels situés devant le palais complètent l'ensemble avec pour vocation de loger les fonctionnaires du régime.
Les travaux nécessitent la destruction de 520 hectares de la ville de Bucarest (1/5 de la superficie totale du centre historique de la ville, soit l'équivalent de 3 arrondissements de Paris), avec la
démolition ou le déplacement d'une trentaine d'églises et de 7 000 maisons. Celle-ci entraîne l'expulsion et le relogement de 40 000 personnes dans des immeubles parfois insalubres, sans
eau, ni gaz, ni électricité, car non terminés.
600 architectes et 20 000 ouvriers travaillent sur le chantier jour et nuit, sous la coordination de l'architecte Anca Petrescu, jeune femme alors âgée de 35 ans. Le projet aura coûté jusqu'à
40 % du PIB du pays annuel pendant sa construction.
En 1989, la « Maison du Peuple » n'est pas achevée à la chute de Nicolae Ceaucescu, qui n'aura ainsi pas eu le temps de réaliser son rêve. Elle est gravement pillée pendant la révolution de
1989. Le gouvernement provisoire décide tout de même de finir le projet de Ceaucescu, car il a d'ores et déjà coûté très cher.
Donald Trump a voulu acheter le bâtiment pour en faire le plus grand casino du monde, mais son offre d'achat a été déclinée.
Bucarest est une ville qui après les guerres, les différents tremblement de terre et la dictature jusqu'en 1989 a beaucoup perdu de sa beauté et prospérité d'autrefois. Elle était considèrée comme le
Paris de l'Est.
Pour maman, être à Bucarest ça lui fait bizarre car la révolution de 1989 l'a marqué et elle se souvient encore des images qu'elle voyait à la télé alors qu'elle avait à peine 8 ans.
Nous ne pourrons pas visiter l'intérieur car c'est trop tard les portes sont fermées, dommage ça devait être très interessant.
Pour finir nous passerons un moment dans un jardin pour enfant en face du parlement à faire toboggan et balançoire. Ça j'adore!!!
Notre soirée s'achève dans notre studio ou finalement nous décidons de manger au lieu d'aller au restaurant car demain on doit se lever tôt pour prendre le bus.
Maman a quand même acheté une pommade pour les bleus car elle a du mal à pédaler... On verra demain après les 30kms.