L'Orignal
Patrick :
L’inquiétude de manquer le bateau me réveille à 3h50, je reste au lit jusqu’à 5h00. Nous
quitterons l’hôtel en direction de l’embarcadère vers 5h40 tout le monde se réveille assez facilement. Nous devons être à l’embarcadère une heure avant le départ du bateau. Nous y serons trois quart
d’heure avant, pas de problème.
Le temps est beau cependant le matin nous commençons à sentir le froid, ici les températures
sont beaucoup moins chaudes que sur Québec, 13°c ce matin.
La traversé dure 1h30, le St Laurent est très large maintenant.
Un marin nous confie que des baleines ont été vu hier autour du port. Nous scrutons
longuement les eaux mais nous ne verrons rien. De retour à l’intérieur du bateau car le ressenti est largement inférieur à 15°c sur l’eau, nous prenons des boissons chaudes.
Enfin à Saint-Siméon, nous voilà sur la route, pour sortir du port nous devons escalader une
pente à 10%, pas trop idéal pour un réveil musculaire.
Très vite les montés se succèdent. La première après du village longue très longue la plus
longue du parcours atteint à certains endroits 11%. Claire mettra très vite pied à terre, trop dure avec le poids de nos vélos. Je suivrai à mi-pente impossible d’aller plus loin sur le vélo. Seul
Valentin ira au bout de ces 3 km de montée. Avec Claire nous pousserons jusqu’en haut avec des pauses et une grosse suée. Valentin nous attendra au sommet. Nous savions que cette étape sera la plus
exigeante physiquement. Dans une descente un gros ralentissement se produit avec des agents qui signale un obstacle. Surprise lorsque nous arrivons au niveau de l’obstacle, c’est un Orignal
allongé qui ne bouge plus. Nous nous arrêtons 100 m plus loin et revenons à pied. Effectivement un Orignal vient d’être shooté par un camion. Il est mort mais intact physiquement. Le choc
semble avoir été très violent, La bête et le moteur du camion ont arraché le rail. Le camion a été dégagé il n’est plus là. Renseignements pris, le moteur a été arraché au moment de
l’impact, le chauffeur n’est que blessé.
Premier Orignal sauvage que nous voyons mais malheureusement mort.
Les côtes se succèdent avec de plus en plus de difficulté à les gravir. Claire au-delà de 7%
de pente descendra systématiquement du vélo. Avec Valentin nous nous ferons un devoir de les gravir toutes sans poser pied à terre.
La baie Ste-Catherine nous annonce notre arrivée sur Tadoussac. Encore un traversier à
prendre pour traverser l’embouchure du Saguenay.
Une dernière côte et nous voilà arrivé. Cette étape a bien été jusqu’à présent la plus dure
à passer. Tout le monde est fatigué 2 bonnes bières fraîche et 2 jus de pomme pour récupérer, voilà le programme une fois au village.
Claire
:
Aujourd’hui levé à 5h, car nous devons prendre un traversier pour nous rendre à St Siméon et enfin sur Tadoussac pour avoir une chance de voir les baleines.... Le
traversier part à 7h45 et il faut y être une heure avant. Nous arrivons donc en avance, et nous discutons avec un riverain avant d’embarquer de la vie à Rivière du Loup et des avantages sociaux (qui
n’existent plus) dont à bénéficier sa femme. Il y a quelques autres cycliste avec nous dans le bateau qui par contre ne font pas le même parcourt que nous puisqu’ils rentrent sur Montréal. Un employé
du traversier nous avertit qu’il y a une famille de Bélugas à la sortie du port mais nous n’avons rien vu. La traversée dure 1h15 et nous avons pris le temps de prendre un déjeuner avant d’affronter
les grosses côtes qui mène à Tadoussac. Car oui ça ne fait que monter et descendre, des pentes entre 8% et 11%. Impossible pour moi de les monter, je suis obligé à chaque fois de pousser le vélo. Par
contre Titi est dans son élément, il les a toutes franchi sans descendre du vélo, il est prêt pour le tour de France. Champion ce Titi!!!
Toutoune, elle avait la meilleur place dans sa carriole, une vrai princesse.
Sur la route nous nous sommes arrêtés pour voir un orignal mort qui venait de se faire percuter par un camion, les gars de la sécurité était en train de le tracter pour
l’enlever du chemin. C’était une femelle, elle était énorme.
Nous avons roulé dans un superbe décors avec lac ou l’eau est d’un bleu profond, forêt de bouleau, conifère... vrai paysage canadien comme on l’imagine et on le voit sur
les photos. L’arrivée sur Tadoussac et la vue sur le Fjord de Saguenay est exceptionnel. On s’en met plein la vue. Mais pour le moment on a vu aucune baleine.
Journée difficile physiquement mais quelle satisfaction d’y être arrivé.
On est arrivé à 17h, le temps de prendre notre chambre. Car oui finalement on a réussi à trouver 2 nuits en Auberge (auberge différente) et pas besoin d’aller au camping,
heureusement car les nuits sont fraîches. Ça été très difficile de réserver une chambre car tous les hôtels étaient complets. Il a fallu que j’appelle régulièrement dans la journée pour savoir si il
y avait des désistements.
Après avoir intégré notre chambre, nous sommes allés boire une bière, et nous avons sympathisé avec un couple de Corse qui nous ont confirmé que l’on pouvait voir des
baleines avec les bateaux de tourisme dédié à cela. Car au début on ne voulait pas faire les attrapes touristes de base. On nous avait conseillé un endroit pour observer les baleines à 30 minutes en
voiture de Tadoussac mais pas possible d’y aller demain, car repos du vélo et le taxi est en congés et pas de navette. Le kayack, Alizée n’a pas l’âge. Donc finalement ça sera le bateau... l’employé
de la compagnie des croisières en bateau est française, très sympathique, normalement on devrait voir des baleines sans problème. Nous faisons un peu les boutiques avant d’aller souper. Nous pouvons
trouver des objets artisanes provenant directement des réserves des Indiens (que l’on appelle les natifs), on peut trouver des vrai peaux d’ours blancs, de loup etc... la vendeuse nous dit qu’il y a
que les natifs qui sont autorisés à commercialiser des vrai peaux d’animaux sauvages, et nous parle un peu des conditions difficiles des Amérindiens, qui sont mis à l’écart et pas très bien respecté.
On l’a senti très affecté et en colère de cette situation. Je me demande si elle n’a pas des origines indiennes.
Très bon restaurant de poisson et fruit de mer. Actuellement au Quebec c’est la période de la morue et du Homard mais ça sera saumon pour nous ce soir.
Valentin
:
Aujourd’hui on s’est levé très tôt pour prendre le bateau. Après on grimper de grosses cotes. On a vu un orignal mort qui venait de se faire percuté par un camion. Le
camion était aussi cassé.
Alizée
:
Alors ce matin je me suis levé il faisait froid puis maman m’a mis la couverture dans ma carriole. Après on est arrivé au
bateau, on a pris le bateau et on est monté pour prendre un petit dèje, j’ai bu mon chocolat chaud. Après on a regardé le paysage et essayé de voir des bélugas. La couleur de la mer est
magnifique.
Baleines : Rorqual et Béluga
Patrick :
Nous sommes à Tadoussac et comme chacun sait, c’est un haut lieu pour l’observation des
baleines. Un des objectifs de ce voyage est d’essayer de les observer.
La conjonction de l’eau douce du St Laurent et de l’eau salée de l’atlantique et la géologie
des fonds marins génère une abondance de nourriture pour ces animaux. Ils restent sur cet endroit du fleuve de mai jusqu’à la fin novembre avant de descendre plus bas dans l’atlantique
nord.
Ce matin nous allons essayer d’être au plus près de ces cétacés. Seule option pour nous qui
sommes à vélos, c’est le bateau. Il est possible de les observer de la côte mais nous devons monter plus au nord encore.
Rendez-vous à 15h00 pour ce que nous espérons être un grand moment. Le temps était couvert
jusqu’à présent mais semble se découvrir. Nous partons à environ un mille des côtes. Déjà notre route croise celle d’un groupe de Béluga, magnifiques baleines blanches malheureusement en voie de
disparition.
Sur le site d’observation une faune incroyable se trouvent : cormorans, fou de bassan
et leur stupéfiante manière de pêcher en plongeon, de très haut, tête première dans le fleuve. Un nombre important de phoques gris pas farouches sont présents et aussi des baleines, le rorqual petit
et le majestueux rorqual commun de 20 m qui propulse dans l’air son jet d’eau. Nous observons de nouveaux Béluga. Un balai étonnant tout autour de nous, qui pour certaines s’approchent du bateau, 3
heures de ooh et de aah qui nous ravis. Seul petit regret pour Valentin et Alizée, nous n’avons pas vue de baleine à bosse ni de baleine bleue. Mais ils sont heureux et on prit de plein fouet ce
superbe spectacle.
De retour, nous faisons un crochet sur le Centre d’Interprétation des Mammifères Marins pour
une visite de leur salle interactive avec des ateliers pour petits et grands et où un spécialiste répond à toutes nos questions. Nous verrons pour conclure un film sur les Béluga avec explications de
leur mode de vie et raisons probables de sa disparition en cours.
Une belle journée où Titi et Toutoune se remémorent tout ce qu’ils
observer.
Claire
:
Aujourd’hui repos à Tadoussac, objectif voir des baleines et Bélugas. Mais avant l’on doit changer d’hôtel. Le nouvel hôtel est sur les collines et il nous faut grimper
une bonne coté pour y accéder. Petite balade sur le bord du fleuve. Nous avons la chance de voir un petit rorqual dans la baie. Nous étions contents mais c’est rien par rapport à ce qui nous
attendait sur la croisière. Nous en avons eu plein les yeux, c’était magique : petit rorqual, rorqual commun (2ème plus grosse baleine après la baleine bleue), bélugas, phoque gris, cormoran et fou
du bassant à gogo. On a pu les voir d’assez près, voir leur puissant jet mais pas vue de queue au grand désespoir de Titi. C’est énorme, puissant et majestueux. Puis nous avons fini par le musée des
interprétations et observations des animaux marins pour en savoir plus sur ces mammifères. Et surtout sur la protection des Bélugas car l’espèce est en voix d’instinction. Il en reste un peu moins de
900 dans le St Laurent. Ils sont en danger car à une époque on les a beaucoup tué car on pensait que c’était à cause d’eux qu’on pêchait moins de morue alors que pas du tout le Béluga ne mange pas de
morue. Il meurt aussi à cause de cancer dû à la pollution du fleuve. Les canadiens essayent du coup de faire plus attention. On a pu toucher à des squelettes de rorqual et de cachalot, c’est
impressionnant comme c’est immense.
Pourquoi y a t-il beaucoup de baleine dans le Fjord du Saguenay, l’été?
Car les eaux du St-Laurent sont extrêmement riches en krill et petits poissons dont les cétacés raffolent. Cette richesse est due aux conditions océanographiques du
Saint-Laurent et au relief sous-marin particulier de ce secteur. « Les courants marins profonds qui remontent l’estuaire du Saint-Laurent, ils remontent dans le fjord par la force des marées,
apportent avec eux des concentrations de krill en provenance du golfe du Saint-Laurent. Ces concentrations se retrouvent ensuite piégées dans le cul-de-sac formé par la tête du chenal Laurentien,
entre Tadoussac et Les Escoumins. Là, ils se concentrent encore plus, sous l’action des courants de marée. »
Il faut ajouter les brusques variations de profondeur du fond marin qui font remonter l’eau glaciale du chenal qui ramène avec elle de grandes quantités d’éléments
nutritifs qui reposaient au fond de l’eau. Sous l’effet du soleil, ces éléments nutritifs agissent comme des engrais et stimulent la production d’algues microscopiques qui nourrissent une foule de
petits invertébrés et de poissons à la base de la chaîne alimentaire, pour le plus grand bonheur des baleines qui trouvent à manger en abondance.
On peut les observer de mai à octobre, après elles partent se reproduire dans des eaux plus chaudes aux Caraïbes, sauf le béluga qui est présent toute l’année car il vit
dans des eaux froides.
L’eau salée et froide de l’océan étant plus lourde reste en bas (2 à 3 degrés) et l’eau douce plus chaude et plus légère du Fleuve et de la rivière du Saguenay reste en
surface (10 degrés). Elles se superposent. Les poissons d’eau de mer restent dans l’eau de mer, les poissons d’eau douce restent en eau douce, ils ne se mélangent pas.
Il y a des cétacés à dents comme le béluga, dauphins, orque, puis il y a des cétacés à fanon comme Les rorqual commun, rorqual à bosse, baleine bleu...
dans le musée, on pu toucher des squelettes et bien voir à quoi ressembler des fanons, ça ressemble à un grand peigne. Très intéressant toutes ces
explications.
J’ai bien aimé aussi voir les phoques gris, qui se baignaient tranquillement, certains faisaient la planche, d’autres ne sortaient que la tête. Ils n’avaient absolument
pas peur du bateau.
Et voir les fou du bassan se jeter comme une flèche dans l’eau pour attraper des poissons étaient impressionnant.
Je ne penses pas que la croisière est vraiment intéressée Toutoune, elle me demandait souvent l’heure elle plus intéressait par sa peluche le béluga.
Valentin
:
Aujourd’hui, on s’est baladé au bord de l’eau, c’était bien car il y avait la marée, on a joué à regarder combien de temps elle mettait à remonter en faisant des traces
dans le sable. J’ai adoré voir les baleines : rorqual commun, petit rorqual, et des phoques. Il y en avait beaucoup, c’était bien surtout de voir leur souffle. Par contre, je n’ai pas vu de queue de
baleine.
J’ai même toucher un squelette de cachalot et une mâchoire de rorqual commun dans le musée aux baleines.
Alizée
:
J’ai vu beaucoup d’animaux : baleine, béluga, phoque. Il y a même un phoque qui était très prêt de moi et qui faisait la
planche. Très drôle